Matière à voyager
Corinne Guého.
Le travail de la matière, que ce soit en terre ou en peinture, me permet de vagabonder. J’aime cheminer, et l’idée de cheminer.
Mes réalisations sont comme des pierres qui jalonnent ma pensée en construction, et qui alimentent mon dialogue intérieur.
En filigrane, l’atmosphère des ports, des bords de mer, et en mémoire, des objets et des formes simples.
Mon œil est attiré par certaines formes, leurs lignes, leurs matières. Je les enregistre ou je les emporte lorsque c’est possible, ensuite elles m’accompagnent dans l’atelier … s’apprivoiser.
J’évolue dans l’incertitude de ce qui va venir, tout en sachant ce que je fais. Je commence dans le connu, l’intelligible, et me dirige vers le sensible qui se réinvente continuellement au plus près, au plus juste de ce qui me traverse.
La main apprivoise le geste et cherche à dire. Je travaille autour des formes simples qui peuvent être envahies pleinement. Je les décline, je les personnifie, les incarne, les poétise.
L’unique et le multiple , le pareil et le différent, l’équilibre et ses frontières La forme pleine et son usure, sa disparition…
Une part de « l’enchantement simple » comme l’exprime Bobin, enchantement du jour, celui qui se donne ou pas. Instant unique où il me semble avoir approché le magique qui consolide, et me pose un instant.
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Bol voyageur
Bol toile blanche circulaire
Terre vierge à l’expansion des possibles
Bol voyageur aux lignes tendues
Livré à la chorégraphie du feu
Témoin de l’aventure des métamorphoses
Couleurs vagabondes
Du repos des braises se révèle, encore brûlant,
Bol peinture
Bol paysage, des strates de la terre au ciel tourmenté.
Corinne Guého